Bon appétit bien sûr

Nous voilà installé dans un café internet... et oui notre souci internet n'est toujours pas réglé à la maison, ce qui nous contraint à aller dans de tels endroits, pas toujours très calmes, pour se connecter... D'où la fréquence de nos messages et l'absence de photo ces derniers temps.

Il est 9h23, des étudiantes déjeunent dans ce café... Au menu, spaghetti bolognaises.

Il faut réussir à faire abstraction de la musique assourdissante tant bien que mal couverte par les voix de ces mêmes étudiantes. Difficile, surtout après une nuit entrecoupée toutes les heures par des chiens qui gueulent et que personne ne fait taire.

Hier c’est moi qui ait hurlé à la mort pour que les maitres interviennent. Une silhouette de jeune fille a été aperçue sous les lampadaires, et son autorité a été très vite mise à l’épreuve. Chiens: 1 points, Maitresse: 0… pointé.

Ce matin, c’est David qui s’est pointé au portail vers 5h30 ou 6h peut être… Je m’efforçais d’essayer de faire comme si je n’étais pas dans ce lit, dans ce quartier, avec ces chiens.

Il a vu la jeune fille sortir, l’a interpelée…  Elle est apparue confuse, s’est excusée. Mais il n’a pas lâché l’affaire et s’est pointée au portail, cette jeune fille ayant montré la toute puissance de son autorité hier soir, il fallait mieux que le vrai faux maître soit avisé de notre ras le bol de ce vacarme.

Il s’est donc pointé au portail, n’a pas appelé, a juste laissé les clébards gueuler, gueuler et gueuler encore, appeler à sa place en somme, jouer leur rôle de sonnette, juste pour voir si quelque chose allait se passer.

Au bout d’un moment quand même la maitresse a pointé son nez et là, idem, elle s’est montrée confuse, a quand même osé introduire dans la conversation le vacarme que faisait le chien de notre autre voisin, celui la même qui hurlait à la mort il y a quelques temps et qu’on a réussi à faire taire après une simple conversation avec ses maîtres: ils l’ont déménagé, tout simplement, nous assurant des nuits apaisées… jusqu’à ce que les autres chiens s’en mêlent.

Insupportable.

Depuis que nous sommes ici, nous avons ressenti le besoin de nous reposer avant tout et n’avons finalement pas fait grand chose.

Nos expériences culinaires occupent une grande part de nos journées.

Entre David et ses pains, gâteaux et autre crème et moi et mes tests improbables de recette sans (sans gluten, sans sucre, sans produits animaux y compris les oeufs et le lait et parfois le tout en même temps… mais il reste des ingrédients tout de même qui ont malheureusement du mal à se marier du coup), et la vaisselle en plus… nos journées sont bien remplie.

Je m’essaie aux laits végétaux. Ma dernière fournée?? : des crêpes à la farine de riz, de manioc et au lait de cacahuète.

Pour le coup j’ai mis de l’oeuf quand même, pas envie que tout foire quand même!!

Dommage ici les amandes sont chères et les farines “spéciales” introuvables.

David le déplore pour ses pains qui sont vraiment très très, trop blancs à son goût. Ici c’est pas la patrie du pain, donc on oublie le seigle, la farine complète, l’épautre etc. Idem pour les graines qu’on pourrait mettre dedans.

Il faut se contenter de graines de lin qu’on trouve quand même aux rayons des produits importés des magasins à un prix peu abordable, mais bon… et de graines de sésame.

Sinon, il faut trouver le courage d’écosser une par une les graines de courge ou de melon que l’on trouve facilement pour pas grand chose/ Le principe est le même que les graines de tournesol, vous vous souvenez?? On en abusait de ces graines salées sur le chemin de l’école!!! Vous vous imaginez ouvrir de telles graines pour faire des pains aux graines??? Mission impossible.

Bref

En revanche on trouve d’autres farines ici qu’on n’a parfois pas ailleurs: farine de manioc (tapioca) en sac de 1 kg, farine de riz blanc, de riz gluant, de patate douce, et la plus étrange, la farine Ube, une farine d’une variété de légume racine du genre patate douce violette!! A la Réunion il s’agit du kambar… Enfin on suppose.

Mais ici ils adorent cette curiosité de la nature et on la retrouve mise à toutes les sauces, enfin, à toutes les pâtisseries et autres glaces. Il existe aussi bien évidemment des colorants pour imiter ce rhizome.

En revanche pas de farine de maïs mais uniquement de la fécule bien blanche.

Il nous faut trouver des graine de maïs et le tour est joué puisqu’on a trouvé un broyeur qui mouline tout ce qu’on lui amène pour 10 pesos le kilo.

Ainsi j’ai fait hier mon premier kilo de farine de riz complet.

S’ouvre à moi pléthore de nouvelles expériences culinaires avec des farines de haricot blancs, noirs, mungo, que sais je encore??!!

Les Pinoys adorent le sucre, ce n’est pas une nouveauté, ainsi on trouve ici très facilement des sucres de toute sorte: sucre blanc, glace, roux bien entendu, du miel aussi, mais le sirop d’agave est présent sur les rayonnages des supermarchés, ainsi que le muscovado, sucre non raffiné encore humide qui à la couleur du café. On trouve aussi du sirop de maïs, de la mélasse, du sirop de glucose, du sucre de coco pour 77 pesos les 250grammes, ou du sucre de palme en bloc qu’on appelle ici Panocha.

Le sucre de coco est une très belle découverte: une saveur vraiment particulière, une douceur incomparable, on a l’impression de manger un bonbon en miette.

Ici, sur les marchés on trouve certaines épices très facilement, comme le curcuma qu’on ne consomme quasiment exclusivement plus que frais.

On trouve d'autres choses aussi...

une vraie cigarette 100% naturelle qui se rapproche finalement plus du cigare, à rouler soi même...

Vous avez donc d'un côté la feuille de tabac et de l'autre les feuilles à rouler, ce qui donne après manipulation:

Tada!!!

Et bien évidemment c'est toujours meilleur avec de la rak ramenée tout droit de la Réunion!!! Non en fait il s'agit d'un vrai bon wisky

Voyez... ça attaque quand même, faut pas abuser

La diversité ce certains produits et la rareté d’autres nous amène à explorer constamment. Et puis il y a certains évènements qui ont conduit même David à avoir un peu moins envie de viande... Nous n'avions pas encore posté les photos de l'ambiance de Noël sur les marchés...

Revenons à nos porcs, euh pardon, nos moutons, enfin, nos desserts...

Ici rien que la levure nous est étrangère, la baking power provenant directement des states… On a du mal à doser car vendue en boite où il faut se servir de la petite cuillère… On est loin du sachet de levure chimique Alsa!!

Toutefois, on n’a aucun mal à s’astreindre à toute ces expériences car même si en boutique les mets sont appétissants, ils n’en demeurent pas moins quasi systématiquement décevants une fois en bouche, les douceurs notamment.

Le cookie sera ramollo, le brownien spongieux, les crèmes insipides ou largement trop sucrées, la texture gélatineuse.

Le Pinoy mange à toute heure. Là par exemple, il est 10h29 maintenant et à côté de moi un jeune étudiant s’engouffre une assiette de riz, poulet frit et… je ne sais quoi de rouge!

Le Pinoy n’a que faire de la qualité, il lui suffit d’avoir quelque chose en bouche pour être satisfait. Et si son estomac est rempli, il sera calmé, jusqu’au prochain repas.

Peu importe que les choses soient bourrées d’huile de palme, de sucre blanc et autre, ce sont là nos préoccupations d’européens bien nourri qui ne connaissent pas la faim. Les pinoys sont loin de tout ça et attendent encore d’une nourriture qu’elle soit juste copieusement servie. Ils pourront ainsi se satisfaire d’une bonne plâtrée de riz blanc avec un bouillon à partager à deux.

Nous prévoyons pour ce week end, si le temps le permet, d’aller visiter des grottes…

Ces derniers temps le climat étant bien pourri (pluies tous les jours), nous n’avons pas fait grand chose. Juste un petit tour à Tambobo Bay où là bas aussi, perdu au milieu de nulle part, dans une crique reculée, hurlait une dinde dans un karaoké...

Les enfants grandissent bien et on le comprend aisément quand on voit leurs assiette, spécialement celles d'Adam

Et le plus impressionnant c'est qu'il peut en enchainer deux d'affilée de la même taille et se régaler goulument du dessert. Chez nous on ne connait quasiment plus les restes!

pour Déborah, c'est fluctuant et elle aime la salade autant que les trucs gras et sucré!

D'où la taille des paniers verts du marché

Adam est désormais toute la journée à l’école élémentaire, même s’il nous a fallu négocier pour qu’il accepte d’y rester plus que les matinées. C’est un peu dur pour Déborah qui est du coup toute seule maintenant en maternelle.

La maitresse D’Adam n’a pas manqué de nous surprendre lorsqu’elle nous a dit, à la proposition de rester la journée entière dans sa classe, “il ne semble pas avoir envie, donc on le laisse en maternelle”.

Ben oui, il semblerait que la pédagogie Montessori ait encore une fois frappé: si l’enfant n’a pas envie, on ne fait pas. Sauf qu’entre faire des opérations et regarder “Dora l’exploratrice” et autre “Frozen” ou “Age de glace”, forcément, c’est un choix vite fait pour un gamin de 6 ans non??

Du coup on a opté pour “tu n’as pas le choix Adam” et le voilà maintenant la journée entière au CP! Il était temps, l’année scolaire est quasiment finie ici (jusqu’en Mars).

Le cadre est plus que flottant dans cette école et il suffit de demander quelque chose pour qu’elle soit rendue possible!

Les autres enfants commencent à 8h l’école et pendant longtemps les nôtres sont arrivés à 9h.

Pour le jardin d’enfants effectivement les enfants arrivent plus tard (entre 8h30 et 9h).

Nous avons demandé à la maitresse d’Adam s’il était possible qu’il arrive plus tôt et elle nous a dit que 8h30 était correct, même si les autres sont déjà là avant, mais entre 8h et 8h30 il y a le chant de l’hymne de l’école, les bonjours collectifs à tous les professeurs et la séance de gym étirement dont nos enfants sont exemptés!

Nous avons demandé s’il était possible de laisser Déborah à la même heure et vous devinez la réponse… L’homme à tout faire de l’école, Rusty, un monsieur adorable et hyper prévenant avec les enfants a été ok puisqu’il s’agissait de Déborah. Il l’a tout de même précisé: “avec Déborah pas de soucis, je peux continuer à faire ce que j’ai à faire, elle est sage et ne dérange personne!”.

Pas de frais supplémentaires engendrés par notre demande, contrairement à la garderie pré ou post scolaire dans nos régions!

Quelques photos juste pour le plaisir: Déborah est contente de pouvoir enfin se faire coiffer comme une vraie princesse, même si sa tête est bourrée d'épis!!

Beaucoup de photo aujourd'hui, il me reste encore à insérer dans un de mes anciens messages deux photos de machines à laver d'un autre monde... Vous savez les fameuses machines en plastique.

Allez voir, pour les curieux sur un de mes anciens post (celui du 21 janvier 2015 il me semble)

Bizatous et à bientôt

Comments

[Sarah]

Coucou, je suis aussi scotchée par les beaux pains de David que par l'assiette d'Adam.... Bisous